Cinémathèque marocaine : Un renouveau attendu, une inertie persistante


Après une rénovation accueillie avec enthousiasme par les professionnels du cinéma, la Cinémathèque marocaine était attendue au tournant, prête à entamer une nouvelle ère marquée par une programmation ambitieuse et une dynamique culturelle renouvelée. Pourtant, plusieurs mois après cette transformation, l’institution semble figée dans une inertie déroutante, bien loin des attentes placées en elle.


Initialement pensée comme un espace dédié à la préservation et à la diffusion du patrimoine cinématographique, la Cinémathèque devait également jouer un rôle central dans la promotion du cinéma marocain. Elle était censée devenir un lieu de rencontres, de projections et d’événements fédérateurs, mais force est de constater que rien de significatif n’a émergé sous la nouvelle direction. Les ambitions affichées n’ont pas été suivies d’actions concrètes, et l’absence de vision claire alimente un climat d’incertitude grandissant.


Une institution culturelle ne peut se limiter à la simple conservation d’archives. Elle doit être un espace vivant, un point de convergence pour les cinéphiles, les étudiants et les professionnels du secteur. Pourtant, depuis des mois, l’animation se fait attendre. Aucune rétrospective marquante, aucun festival structurant, aucun cycle de projections thématique n’a vu le jour, alors même que le cinéma marocain a plus que jamais besoin de visibilité et de plateformes d’expression.


Le silence persistant de la direction actuelle ne fait qu’accentuer le malaise ambiant. Aucune ligne directrice n’a été annoncée, aucune communication n’a été entreprise pour expliquer cette paralysie. Le dialogue avec les acteurs du secteur semble rompu, laissant place à des interrogations croissantes sur l’avenir de cette institution censée être un pilier du paysage cinématographique national.


Pour que la Cinémathèque retrouve sa place et sa pertinence, une refonte de sa gestion apparaît indispensable. La mise en place d’une programmation régulière et structurée, accompagnée d’une stratégie de développement ambitieuse, est essentielle pour éviter que ce lieu ne devienne un simple symbole vidé de son essence. L’heure est venue d’insuffler une nouvelle dynamique afin que cette institution ne soit pas qu’une promesse inachevée, mais un véritable moteur du cinéma marocain.