Actuellement à l’affiche, « Anna », le nouveau film du réalisateur italien Marco Amenta, est un drame puissant qui explore avec intensité les thématiques de la terre, de la liberté et de l’identité féminine. Porté par une mise en scène audacieuse et une écriture sensible, le film conjugue violence sociale et poésie visuelle.
L’histoire suit Anna, une jeune femme belle et farouche, qui vit dans une région sauvage et préservée de la Sardaigne. Elle gère seule une petite ferme agricole, incarnant une indépendance rare dans un milieu rural conservateur. Le jour, elle travaille la terre avec rigueur ; la nuit, elle se libère dans des danses sensuelles au bar du village et s’abandonne à des aventures passagères.
Mais tout bascule lorsque l’implantation illégale d’un gigantesque complexe hôtelier sur ses terres vient menacer son existence. Anna se retrouve alors au cœur d’un combat acharné pour protéger son territoire, son mode de vie, et plus encore, sa liberté.
Le film ne présente pas Anna comme une victime, mais comme une figure de résistance. Une femme qui refuse la soumission et lutte, envers et contre tout, contre l’injustice, la corruption et le patriarcat.
Marco Amenta, connu pour ses œuvres à forte portée sociale, parvient ici à équilibrer avec finesse réalisme cru et esthétique poétique. La nature devient un personnage à part entière, témoin silencieux de la violence subie, mais aussi espace de résilience.
L’interprétation de Rose Aste dans le rôle principal est magistrale. Son jeu, à la fois physique et intérieur, donne à Anna une profondeur rare. C’est une performance marquante, habitée, qui rend palpable la tension permanente entre fragilité et force.
Au-delà du portrait d’une femme en lutte, Anna aborde aussi la question de la dépossession des terres rurales au nom du développement touristique. Une critique forte de ces projets d’investissements qui ignorent les réalités locales et imposent une modernité brutale et déconnectée.
Par son intensité, sa sobriété narrative et son engagement, « Anna » est une œuvre cinématographique nécessaire. Un cri du cœur, une ode à la liberté, et un rappel poignant que la terre, comme la dignité, ne se cèdent pas sans combat.
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