Film "Quand la nuit se termine" : La question des droits de propriété intellectuelle refait surface

La diffusion du film "Quand la nuit se termine" sur 2M a suscité des discussions dans les milieux cinématographiques marocains, remettant au premier plan la problématique des droits de propriété intellectuelle dans le secteur cinématographique marocain.

Le film, qui raconte l'histoire du réalisateur Aziz Ben Achour vivant dans la solitude et le manque d'inspiration après que sa femme l'ait quitté en emmenant leur fils unique, est devenu l'objet d'un litige juridique et éthique entre le scénariste Mohamed Lamouissi et le réalisateur Abdeslam Laklai. Il convient de noter que le film est inspiré d'une histoire vraie du réalisateur marocain Ahmed Boulan.

Selon des sources informées, Lamouissi accuse le réalisateur Laklai d'avoir placé son nom comme co-auteur du scénario, et même d'avoir fait figurer son nom avant celui de l'auteur original dans le générique et les affiches promotionnelles du film, ce qui constitue une violation manifeste des droits d'auteur selon les lois en vigueur.

Ce qui est frappant dans cette affaire, c'est que les deux parties ont déjà collaboré sur des projets cinématographiques antérieurs, soulevant des questions sur la nature des relations professionnelles dans le milieu cinématographique marocain et les limites du respect mutuel entre créateurs.

Ce conflit révèle une faille structurelle dans le système juridique régissant le secteur cinématographique au Maroc, particulièrement en ce qui concerne la protection des droits des auteurs. Souvent, les réalisateurs s'approprient la majeure partie de la reconnaissance et des droits moraux et matériels des œuvres cinématographiques, tandis que le rôle des scénaristes est marginalisé malgré leur importance centrale dans le processus créatif.

Des observateurs estiment que ce cas n'est qu'un exemple d'un phénomène plus large dans le paysage cinématographique marocain, où les scénaristes souffrent d'une marginalisation systématique dans le contexte d'un système législatif insuffisant pour protéger leurs droits.

Dans un contexte connexe, Mohamed Lamouissi a soulevé cette problématique lors d'une réunion avec le directeur du Centre Cinématographique Marocain concernant la préparation des décrets relatifs à l'organisation du secteur cinématographique. Son intervention a été bien accueillie par les participants et a reçu une réponse favorable du directeur qui a promis de suivre l'affaire.

Les professionnels du secteur espèrent que cet incident conduira à une révision complète de la législation régissant le travail cinématographique au Maroc, garantissant les droits de tous les intervenants dans le processus créatif, en particulier les scénaristes.

Les professionnels aspirent à l'adoption de réformes fondamentales assurant un meilleur équilibre dans la distribution des droits et privilèges entre les différentes parties contribuant à la production cinématographique, notamment en renforçant la position du scénariste dans le système juridique et professionnel.

La question qui se pose est la suivante : l'affaire du film "Quand la nuit se termine" du réalisateur Abdeslam Laklai et de l'auteur Mohamed Lamouissi constituera-t-elle un tournant dans la protection des droits des auteurs dans le secteur audiovisuel marocain, ou s'ajoutera-t-elle à la longue série de cas similaires qui n'ont pas trouvé de solution ?