Le Festival de Cinéma de Tétouan rend hommage au cinéaste marocain Nabil Ayouch


 À l’occasion de sa 30ᵉ édition, prévue du 26 avril au 3 mai, le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan célèbrera trois figures majeures du 7ᵉ art, dont le réalisateur marocain Nabil Ayouch, l’un des cinéastes les plus influents et controversés de la scène maghrébine et méditerranéenne.


Dans un communiqué officiel, la direction du festival affirme que ces hommages visent à “souligner la richesse d’un cinéma méditerranéen pluriel et ouvert, où les regards et les récits se croisent pour mieux raconter la complexité de nos sociétés.”


Né à Paris en 1969, Nabil Ayouch est issu d’un métissage culturel fort : fils de l’intellectuel marocain Nour-Eddine Ayouch et d’une mère française d’origine juive tunisienne. Après des études en art dramatique (1987-1990), il débute sa carrière dans la publicité et le court-métrage, avant de réaliser son premier long, “Mektoub”, couronné du prix du meilleur film arabe au Festival du Caire.


Mais c’est avec “Ali Zaoua, prince de la rue” (2000) qu’Ayouch se fait un nom à l’échelle internationale, remportant plus de 40 prix dans divers festivals et imposant un regard sensible sur la jeunesse marginalisée du Maroc.


Connu pour son engagement artistique sans compromis, Ayouch n’échappe pas à la controverse. Son film “Much Loved” (Le beau reste), abordant frontalement la question de la prostitution au Maroc, suscite un tollé national et se voit interdit de diffusion par les autorités.


Dernièrement, le réalisateur a signé “Everybody Loves Touda”, une œuvre centrée sur la figure de la cheikha — chanteuse populaire parfois stigmatisée — et sur le parcours d’une femme rurale cherchant à s’émanciper à travers l’art.


Aux côtés de Nabil Ayouch, le festival honorera également le documentariste français Nicolas Philibert et l’actrice espagnole Aida Folch, lors d’une édition placée sous le signe de la diversité artistique et de la mémoire cinématographique méditerranéenne.